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MARC LAISNE

DÉMARCHE ARTISTIQUE

En véritable archéologue du futur, Marc Laisne propose une vision poétique et dramatique d’un possible avenir, dans lequel notre civilisation a subi les outrages du temps. Il dépeint, à la manière d’un Hubert Robert, ce à quoi demain ressemblera, en réponse aux interrogations qui émergent quant à la prospérité de l’humanité, de nos sociétés, et de leur devenir. La peinture de Marc Laisne se situe à la jonction entre un touche picturale purement réaliste, et une esthétique de la ruine romantique mise en perspective avec les enjeux de notre époque contemporaine. Inspiré par l’art des grands maîtres, notamment du 18e et du 19e siècle, Marc Laisne matérialise au travers d’une peinture singulière et techniquement maîtrisée ses questionnements sur le temps qui passe, sur la condition humaine et sur sa propre place d’homme, sur la vie des pierres et des constructions empiriques.

 

Il porte son attention en particulier sur les éléments architecturaux, véritables témoins des modes de vie, des époques, et des évènements. Il s’appuie le plus souvent sur des lieux et édifices emblématiques, dans lesquels il est plus simple pour le spectateur de se projeter, puisque nous les connaissons et avons coutume de les arpenter. De certains d’entre eux émanent une vraie aura, un vague souvenir célébrant une grandeur passée. Il les détourne et les replace dans un autre contexte, presque à la manière d’une uchronie : il réécrit l’histoire à la lueur d’évènements qui ne se sont pas encore passés, mais qui pourraient potentiellement advenir. Des civilisations, il ne resterait alors que les pierres, seul vestiges et empreintes de notre passage sur Terre. Parfois, seule la faune et la flore subsiste dans certaines de ses peintures, reprenant les droits et espaces dont elles jouissaient avant la folie constructrice des hommes.

 

Il s’inspire directement de photographies de monuments historiques, ces lieux chargés d’histoire et de symboles. Il n’en garde parfois que l’essence, modifiant détails et décors, replaçant les constructions dans une atmosphère lointaine et encore inconnue - 100, 300, 500 ans plus tard - proposant un tout nouveau récit, réaliste et probable. Grâce à la peinture à l’huile, appliquée par méthode indirecte, tons et contrastes se mêlent dans des jeux d’ombres, de textures, de lumière, entre nature et architecture, pour en proposer une version typiquement romantique. A contre-courant des représentations futuristes ultra technologiques et virtuelles, Marc Laisne offre matière à réflexion, sur notre place et notre condition, sur la durée de notre présence sur terre comparée aux dommages que nous lui faisons subir. Sans glisser dans une atmosphère anxiogène et moralisatrice, il met en exergue avec nostalgie ce qui finalement restera de nous une fois l’humanité décimée et nos sociétés disparues : des pierres, et la nature. Il plante les bases de son univers pictural avec en son centre l’essentiel : retrouver la beauté et la simplicité.

 

Marc Laisne joue avec une réalité acceptable qui n’effraie pas mais qui interroge. Il met en valeur la capacité de notre monde à se régénérer et à vivre sans nous et qui, tel le Phoenix, renaitrait de ses cendres : certaines choses meurent pour que d’autres vivent, et c’est grâce à la disparition du monde d’hier que nous existons, et il en sera de même pour les époques suivantes. Sa vision aspire à l’optimisme, au renouveau, à vivre acclimaté avec la terre qui nous accueille au lieu de l’écraser et de la diminuer. Nous tentons de graver notre présence sur le sol et de surmonter le temps qui passe inexorablement avec des travaux architecturaux majestueux, en oubliant que les pierres non plus ne sont pas éternelles. Marc Laisne nous rappelle finalement que c’est le cours normal des choses.

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